Premier volet de notre série de portraits des résidents de l’espace coworking Chez Mémé, nous avons passé une minute avec Christophe, graphiste indépendant…
Christophe, Peux tu décrire en quelques mots ton activité professionnelle ?
Je suis graphiste indépendant depuis 2004. Après 15 années d’expériences dans différentes agences de communication, je me suis décidé à exercer ce métier en étant mon propre patron, 15 années, 15 sociétés différentes et beaucoup de démissions. J’avais besoin de découvrir de nouvelles expériences et surtout trouver l’univers de travail qui me convienne.
J’ai débuté ma carrière en 1989 après l’obtention de mon diplôme de graphiste publicitaire à l’Ecole Brassart de Tours. Très vite, j’ai eu la chance de travailler en tant que DA junior (directeur artistique junior) dans une petite agence sur Angers. Un service militaire en tant que dessinateur à Rennes, un petit retour de 3 mois dans mon ancienne agence sur Angers puis j’ai eu rapidement la bougeotte. Je suis parti avec mon book aux Etats-Unis, c’était un voyage d’agrément mais si l’occasion se présentait je souhaitais pouvoir saisir ma chance. Au final je ne suis resté que 3 mois, ce fut une expérience extraordinaire, un voyage initiatique qui m’a fait grandir. D’une personne timide et solitaire, je suis revenu avec un autre état d’esprit, une plus grande ouverture sur les autres. Mon retour en France n’a duré que 6 mois. A la suite d’une rencontre, je suis parti tenter ma chance à Londres. A l’école on nous parlait souvent des anglais comme étant une référence dans le monde publicitaire. Ce fut difficile de trouver un job mais je suis resté un an en jonglant entre graphiste freelance au sein d’une agence et l’intérim. De retour en France, j’ai enchainé les postes de DA senior et chef de studio. Ma spécialité, la communication corporate, la communication interne et le BtoB. En 2004, plusieurs circonstances m’ont décidé à franchir le pas pour devenir travailleur indépendant. En me basant sur mon expérience auprès de grands comptes, j’ai souhaité orienter mon activité sur la communication d’entreprise à la fois pour des PME mais surtout auprès des TPE. Offrir aux dirigeants de petites structures un service de communication professionnel à la mesure de leur budget.
Quelle est ta manière spécifique d’aborder ce métier ?
On m’a rapidement fait confiance pour des travaux de création. Partir de la page blanche, trouver une idée, avoir de bons arguments à présenter, convaincre, se remettre en question, tout ça me plaisait bien. Graphiste illustrateur de formation, je suis rapidement devenu directeur artistique. Je prêtais plus d’intérêt à trouver des concepts graphiques qu’à être le parfait illustrateur. Dans l’illustration, pour être bon il faut beaucoup pratiquer. Avec l’arrivée de l’ordinateur, j’ai perdu la pratique du dessin. Ayant fait un Bac scientifique (Bac D) j’ai plutôt une approche rationnelle et pragmatique de ce métier. Nous ne sommes pas des artistes. Nous avons des guides, des contraintes techniques, des briefs que nous fournissent nos clients pour répondre à des problématiques marketing. Avec ces contraintes, il faut savoir être créatif, proposer des solutions de communication simples et efficaces. Avoir un objectif, trouver la meilleure solution pour y parvenir. Toujours penser à la cible finale. Aucune création n’est gratuite, il faut toujours être en mesure de justifier ses choix et partis pris.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
La vie ! tout… La télé, la rue… il faut être curieux de nature et ouvert à tout sans parti pris. Ce qui est difficile, aujourd’hui, c’est qu’avec internet nous avons tous la même culture, au final nous avons tous les mêmes références. Du coup les créations se ressemblent toutes. On se demande parfois si on est pas victime de plagiat, on obéit tous aux effets de mode. On aime les mêmes choses au même moment.
Quels intérêts trouves-tu à exercer au sein de Chez Mémé et à travers le collectif Chez Mémé Design ?
Chez Mémé est une formidable expérience ! J’ai travaillé dans de nombreuses structures, souvent petites. En devenant indépendant j’ai fait le choisi de travailler seul. Au début on a un sentiment de force, de liberté mais rapidement cela devient ennuyeux. On s’isole, on se sclérose. Dans le processus de création, j’ai toujours besoin de confronter mes idées, ma façon de travailler et rien de mieux que de pouvoir partager son travail avec un collègue, quelqu’un qui connaît le métier. Voir le travail d’autres graphistes est stimulant. Parfois cela remet en question votre propre organisation car on trouve que le « voisin » n’est pas mauvais non plus voir meilleur sur pas mal de point. Alors on se retrousse les manches et on repart. Chez Mémé est un espace de co-working mais c’est aussi et surtout une communauté. C’est comme une agence de com. sans la hiérarchie puisque nous sommes presque tous indépendants. C’est une communauté d’intérêt et chacun doit être acteur de cette communauté pour la faire durer. Le lieu est sympa et cela fait beaucoup d’envie. Tout le monde veut venir prendre un café Chez Mémé.… et la musique est bonne.